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Les inondations ont balayé 43 milliards de pièces en plastique

Pollution Société 15 mars 2018

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Le bassin de la rivière Mersey près de Manchester, au Royaume-Uni, est le bassin hydrographique le plus pollué au monde, avec plus d’un demi-million de particules de plastique par mètre carré de lit de rivière. C’est l’une des découvertes les plus spectaculaires de la première carte mondiale de la pollution des plastiques aquatiques, publiée aujourd’hui dans Nature Geoscience.
Lorsque de grosses tempêtes inonderont des rivières, le plastique recueilli dans ces rivières se déversera en mer. Cela signifie que les rivières sont une source importante de plastique polluant les océans du monde, révèle l’étude.

Des « microplastiques »

Pour découvrir comment le plastique passe de la terre à la mer, les chercheurs ont dénombré des particules de plastique – appelées « microplastiques » qui sont de minuscules morceaux de plastiques microscopiques fabriqués par la rayonnement du soleil – dans les sédiments de 10 rivières réparties sur 40 sites dans la rivière Mersey et Irwell.
Des bassins dans les zones urbaines, suburbaines et rurales du nord-ouest de l’Angleterre avant et après les inondations de 2015, a été le plus grand événement d’inondation de la région. L’inondation, qui a éliminé toute trace de débris de plastique sur sept des sites, a permis de laver 70% du plastique – soit 43 milliards de particules ou environ 0,85 tonne de plastique – en mer, ont découvert les scientifiques.
Lorsque les chercheurs ont examiné la densité des morceaux de plastique dans les lits des rivières, ils ont trouvé plus d’un tiers de « microplastiques » dans les bassins, ou 17 milliards de particules, peuvant flotter dans l’eau de mer. Les chercheurs estiment que cet événement unique d’inondation contribue à hauteur de 0,5% au total du plastique flottant dans les océans du monde.

Du plastique même dans le Pacifique

Cela signifie que la quantité de plastique dans les océans du monde est plus grande qu’on ne l’imaginait auparavant, affirment les chercheurs. Mais des stratégies de gestion comme celles récemment adoptées aux États-Unis et au Royaume-Uni qui limitent l’utilisation de microbilles de plastique – des particules de plastique rondes trouvées dans les nettoyants exfoliant pour le visage – pourraient réduire la pollution de plastique dans les rivières.

Car en ce moment même dans le Pacifique nord flotte une « soupe de plastique » qui est estimée à sept millions de tonnes de déchets. Le plastique étant un élément très polluant, grâce aux travaux de ces chercheurs, nous pouvons maintenant évaluer l’impact de cette matière, dont la durée de vie est entre 100 à 1000 ans selon la matière synthétique utilisée pour la fabrication du plastique, avant que ses molécules commencent à se décomposer et se retrouve dans la nature.
[via Science]