Technologie Média

Êtes-vous plus susceptible d'avoir la grippe ?

biologie 03 février 2020

année-de-la-naissance-a-un-impact-sur-la-vulnérabilité-à-attraper-la-grippe
Dans les milieux de la recherche sur la grippe, il existe un concept connu sous le nom d’empreinte antigénique, qui fait référence à l’idée que le type de grippe auquel vous êtes exposé à un âge précoce a un impact sur la réponse de votre système immunitaire au virus pour le reste de vos jours.

L’empreinte antigénique et son impact sur le système immunitaire

Une nouvelle étude renforce cette hypothèse; des chercheurs ont profité d’une saison de grippe rarement forte pour découvrir des changements rapides dans les tendances vers une infection qui semblent être associées à l’âge du patient.
Les deux sous-types du virus de la grippe A qui provoquent la toux, les douleurs et la fièvre que la plupart des gens connaissent se succèdent généralement, l’un circulant une saison et l’autre la suivante. Mais la saison grippale 2018-2019 a été spéciale, dans la mesure où les deux sous-types, H1N1 et H3N2, se sont installés à différents moments de la saison.
Pour les chercheurs de l’Université McMaster spécialisés dans la grippe, cela a constitué une occasion d’approfondir cette notion d’empreinte antigénique. Les scientifiques ont recueilli des données sur cette saison de grippe inhabituelle de 2018-2019 et ont étudié la relation entre l’âge d’une personne, et donc le sous-type auquel elle a probablement été exposée pour la première fois, et sa vulnérabilité aux deux sous-types H1N1 et H3N2.
« Nous savions déjà, grâce à nos précédentes études, que la sensibilité à certains sous-types de grippe pouvait être associée à l’année de naissance », explique Alain Gagnon, de l’Université de Montréal, auteur principal de cette étude. « Cette nouvelle étude va beaucoup plus loin en faveur de l’empreinte antigénique. “Au lieu de simplement montrer comment les profils d’âge spécifiques sont associés à un sous-type ou à l’autre au cours d’une seule saison grippale, nous avons profité d’une « expérience naturelle » unique pour montrer comment le changement de la dominance des sous-types au cours d’une saison semble mener, pratiquement en temps réel, à un changement de la susceptibilité selon l’âge ».

Une découverte importante pour les responsables de la santé publique

Ce changement immédiat de la vulnérabilité au cours d’une saison grippale, apparemment guidé par l’âge, pourrait s’avérer précieux pour les responsables de la santé publique qui se préparent aux épidémies en les aidant à déterminer quelles sont les données démographiques les plus à risque, en fonction du sous-type qui circule.
« L’immunité préalable des gens à des virus comme la grippe, ou même le coronavirus, peut avoir un impact considérable sur leur risque de tomber malade lors des futures épidémies et pandémies », déclare Matthew Miller, un des coauteurs. « Comprendre comment leur immunité antérieure les protège ou les rend vulnérables est vraiment important pour nous aider à identifier les populations qui sont les plus à risque lors des épidémies saisonnières et des nouvelles flambées grippales ».
Santé Canada estime que la grippe provoque environ 12 200 hospitalisations et 3 500 décès chaque année. Les chercheurs espèrent explorer davantage la dynamique de la transmission en analysant la façon dont les virus se propagent dans les foyers, où l’exposition est élevée et prolongée. Dans cet environnement, ils peuvent évaluer comment l’empreinte antigénique peut ou non affecter la transmission de chaque souche du virus.
Cette recherche a été publiée dans Clinical Infectious Diseases.
Source : McMaster University
Crédit photo : Pixabay